Cycle de Cours public : Peut-on éviter les guerres ?
Bibliothèque Centre-ville, 10, rue de la République
Grenoble
Salle de lecture à 18h30
L’espoir que l’histoire des guerres prendra bientôt fin -ou du moins qu’elle le peut- n’est pas propre à la modernité. La paix perpétuelle est selon Kant une idée nécessaire, qu'il s'agit de mettre en place par des dispositions juridiques, elle doit être au fondement de la constitution civile de chaque État républicain. Il cherche à donner un message d’espérance dans un contexte où la violence est omniprésente. Comment organiser juridiquement la paix entre les Etats et instaurer une organisation supra-nationale qui la garantisse ? Les Stoïciens déjà invitaient chacun à se penser comme citoyen du monde au-delà de leur appartenance à une cité particulière. L’idéal cosmopolite est porté par la volonté de voir se réaliser au-delà des Etats une communauté mondiale, démocratique et pacifiée. Mais force est de constater qu’il ne peut résister à logique de puissance des Etats souverains et que le droit international semble impuissant à empêcher les guerres.
Mercredi 8 mars
1ère séance Evelyne Buissière : Kant et le projet de paix perpétuelle
Évoquer l’idée de paix et plus encore de paix perpétuelle c’est semble-t-il vouloir délibérément passer pour un doux rêveur peu au fait des réalités de ce monde car la paix perpétuelle n’est pas un simple équilibre des forces qui interdit provisoirement la guerre, c’est une cessation définitive de toute guerre. De fait, Kant ouvre son traité "Vers la Paix Perpétuelle" en mentionnant une auberge nommée « La paix perpétuelle » laquelle était située face à un cimetière ! Pourtant, Kant ne renonce pas à cette idée d’une paix perpétuelle car elle est une exigence de notre raison, un impératif moral qui se pose pour tout être humain. Il nous explique en quoi on ne peut renvoyer au rang des utopies irréalisables la paix perpétuelle et il montre quelles sont les conditions de possibilité d’une telle paix, conditions de possibilité auxquelles nous pouvons tous travailler du dedans de l’État auquel nous appartenons. Ce texte écrit en 1795 prend acte des mutations politiques engendrées par la révolution française et fonde son espoir d’une paix perpétuelle sur le caractère républicain du nouvel État révolutionnaire nous conduisant à interroger le rapport entre la constitution intérieure des État, la participation de leurs citoyens à la vie publique et leur politique extérieure.
- 2ème séance (mercredi 22 mars) Thomas Boccon-Gibod : Souveraineté des Etats et sécurité globale
- 3ème séance (mercredi 26 avril) Thomas Vidart : Peut-on être citoyen du monde ? L'idéal cosmopolitique des Stoïciens
- 4ème séance (mercredi 10 mai) Valéry Pratt: Que peut le droit international face à la guerre ? Guerre légale et guerre illégale