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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 11:55

La Société Alpine de Philosophie a le plaisir de vous proposer une série de visio-conférences  en partenariat avec l’IUAD- antenne Vercors dans le cadre du nouvel "espace philo" inauguré cet hiver.  Pour suivre la conférence en direct, il est nécessaire de charger Zoom (version normale, vous la trouverez gratuitement sur internet), nous vous enverrons le lien (lien spécifique pour ces conférences) pour vous connecter tranquillement via zoom chez vous !

  • jeudi 14 mai à 17h30- Comment penser le bonheur avec Aristote ?

conférence proposée par Evelyne Buissière,  professeuse de philosophie en classes préparatoires littéraires au lycée Champollion

 

 

  • jeudi 28 mai à 17h30- Peut-on expliquer l'existence du mal ?

        conférence proposée par Thomas Vidart, professeur de philosophie en classes préparatoires littéraires au lycée Champollion

 

En cette période inédite autant qu'étrange où le cours de nos vies ordinaires est comme suspendu, philosopher nous est essentiel !

 

 

Visioconférences dans un fauteuil !
Visioconférences dans un fauteuil !
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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 17:42

Vous l'avez attendu et vous n'allez pas être déçu.e !

Il a été choisi avant cette période de confinement et se révèle d'une incroyable actualité !

Le thème des prochaines Rencontres Philosophiques d'Uriage est :

 

Prisonniers du Temps ?
 
 
La modernité se confond avec la vitesse et la vie moderne est en constante accélération. Jamais auparavant les moyens permettant de gagner du temps n’ont été aussi performants, grâce notamment aux moyens de transports et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Et pourtant, jamais l’impression de manquer de temps n’a été si répandue, comme si nous n’étions plus maîtres de notre temps et de la manière d’en jouir. Il y a là un paradoxe étonnant : alors que l’accélération aurait dû libérer du temps et ralentir la pression temporelle, nous sommes en réalité pressés et accablés par la multiplicité des tâches. Dans toutes les sociétés occidentales, les individus souffrent du manque de temps et ont le sentiment de devoir courir toujours plus vite, de tout faire en urgence, non par pour accomplir plus de choses ou trouver une forme supérieure d’accomplissement, mais simplement pour pouvoir s’acquitter de leurs tâches et activités quotidiennes, parfois en pure perte. Pourquoi le temps nous échappe-t-il ainsi ? Comment comprendre cette nouvelle contrainte temporelle qui pèse sur l’individu et les sociétés ?
En cette période critique qui suspend le cours ordinaire de la vie, méditer et philosopher sur le temps s'avère plus que nécessaire !
Rencontres Philosophiques d'Uriage - Thème
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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 10:28

Pour continuer à philosopher en période de confinement !

De la part de notre Présidente Anne Eyssidieux-Vaissermann !

  • Notre partenaire la Cinémathèque de Grenoble propose des ateliers en ligne gratuits pendant cette période de confinement. Ainsi que le festival ojo loco du cinéma ibérique et latino américain accessible en ligne !... Toutes les infos sur le site

https://www.cinemathequedegrenoble.fr

-https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/29/coronavirus-la-pandemie-demande-que-nous-re-definissions-un-contrat-naturel-et-social-entre-l-homme-et-la-nature_6034804_3232.html

  • De très nombreux éditeurs universitaires ont répondu favorablement à la demande de la plate-forme OpenEdition de rendre les versions numériques des ouvrages à leur catalogue librement téléchargeables. Vous en trouverez la liste ici: https://leo.hypotheses.org/16941
  • Des articles de la revue Esprit en accès libre !

https://esprit.presse.fr/actualites/esprit/covid-19-nos-articles-en-acces-libre-42671

 
  • France musique propose tous les dimanches, en direct ou en différé, un opéra diffusé dans son intégralité depuis les plus grandes salles de France et du monde

          https://www.francemusique.fr/emissions/dimanche-a-l-opera

c'est l'occasion de relire les philosophes  antiques comme Sénèque, De la brièveté de la vie,   une belle réflexion sur le temps qui passe et le fait qu'on le gaspille souvent alors qu'il est si précieux

https://1000-idees-de-culture-generale.fr/brievete-de-la-vie-seneque/

  • François Cheng, Cinq méditations sur la beauté, texte magnifique sur la beauté du monde, de la nature à laquelle nous ne sommes pas assez attentifs

https://www.albin-michel.fr/ouvrages/cinq-meditations-sur-la-beaute-9782226400420

  • Hartmut Rosa, Résonances,  qui réfléchit sur le moyen de retrouver un rapport au monde plus apaisé et de nous réapproprier le temps qui nous échappe...

https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-R__sonance-9782707193162.html


 

 
 

La chaîne YouTube « Philosopher en temps d’épidémie » existe depuis une semaine, a mis en ligne dix vidéos et a été vue 18500 fois (1300 h. de visionnage, 680 abonnés). Elle continue au rythme d’une vidéo au minimum par jour, avec des intervenant.e.s qui de plus en plus viendront (sans bouger de chez eux) du monde entier.   

Pour la découvrir, il suffit de cliquer sur la photo ci-dessus. On peut s’abonner en un clic, et un autre clic sur la fameuse petite cloche qui apparaît alors permet d' être informé.e des nouvelles mises en ligne.

 

 

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 12:47

Par Léo Marignane, étudiant en philosophie à l'Université Grenoble Alpes

 

La séance a été présentée par Guillaume Bourgois, Maître de conférences en études cinématographiques et Thomas Boccon-Gibod Maître de conférences en philosophie.

 

Lundi 9 mars au soir, soit un peu plus d’une semaine avant que toute manifestation culturelle soit rendue impossible en raison des mesures contre la propagation du virus Covid-19, nous assistions à la dernière séance du premier cycle de ciné-philo de Grenoble consacré au pouvoir. Et quelle clôture pour ce thème ! On projetait Vincere de Marco Bellocchio, une fresque historique et biographique sur l’Italie fasciste et son leader Benito Mussolini. Il était donc question du pouvoir dans ce qu’il peut avoir de plus total et monstrueux, de l’apparition et de l’amplification d’un phénomène politique extrême. Par son thème, Vincere devait nous mettre en face à face avec les pires années de l’Italie et un personnage aussi détestable que le Duce. Et aussi surprenant que cela puisse paraître le pari fut relevé, mais d’une manière absolument inattendue. A aucun moment nous n’avons vu un documentaire sur l’Italie fasciste pourtant nous ne l’avons pas quittée des yeux. A aucun moment non plus nous n’avons regardé un « biopic » sur Mussolini pourtant il est d’une certaine manière le personnage central du film. Comment Bellocchio a-t-il réalisé ce tour de force ? C’est que, selon une recette qu’il maîtrise à la perfection, le réalisateur déniche ses entrées dans les coulisses de la grande Histoire depuis lesquelles il nous offre ainsi un point de vue unique sur cette dernière. Alors, le dispositif classique selon lequel on observe les grands évènements, ceux des grands personnages, qui ont lieu aux grandes dates, se brise et laisse voir toutes les zones d’ombre que la perspective historique commune dissimulait. Le cas d’Ida Dalser qui fut la maîtresse du Duce et dont il est spécifiquement question dans ce film représente alors un angle d’attaque parfait pour la méthode Bellocchio. En effet Ida Dalser est une « coulisse » du dictateur. Ce qui est manifeste d’une part dans le fait qu’il a tout fait pour étouffer l’existence de sa maîtresse et celle de son fils illégitime. Ses manœuvres ont si bien fonctionnées que ce n’est qu’au milieu des années 2000 que l’opinion publique italienne se passionne pour l’affaire, soit près de 70 ans après la mort d’Ida. L’effet coulisse est également manifeste au regard de ce que nous apprend la vie d’Ida Dalser de la montée du fascisme en Italie et de son acteur principal : Benito Mussolini. C’est justement le sujet de notre film.

Qu’apprenons-nous donc d’inédit de la grande Histoire à partir de la petite ? D’abord que les acteurs de cette grande Histoire, les grands hommes, sont (aussi) des êtres ordinaires qui tissent des relations humaines comme nous tous et sont au moins autant susceptibles d’actes honteux. Par le portrait d’Ida Dalser seulement on découvre un Mussolini successivement charmeur mais distant, vénéré mais faux, soudain doux puis traitre, enfin fuyant et silencieux au moment même où il est politiquement le plus fort et où il vocifère dans ses discours. Ce portrait intime du Duce explique la fulgurance de son succès politique. C’est un homme dont les qualités préfigurent la forme que prendra sa carrière politique. C’est une bête de scène qui exerce sur tous (intellectuels, femmes, foules, bonnes sœurs …) une fascination, une séduction. Il sait jouer avec une dextérité terrible sur les passions chaque fois différentes de son auditoire selon son objectif. Aussi de la personnalité du Duce on peut tirer une conclusion générale : dans ce que le fascisme a de monstrueux il y a au sens minimal la monstration à l’excès.  Dans le cadre politique fasciste tout passe par la mise en scène, si bien qu’on a pu parler à son propos d’une maladie des images. Cette mise en scène de la politique fasciste prend alors des aspects burlesques que dans le film son fils illégitime n’hésitera pas à singer. Cette suggestion discrète du film selon laquelle le fascisme pourrait être une farce fait en réalité écho a une prédiction de Marx selon laquelle l’histoire se répète toujours deux fois. La première fois sous la forme d’une tragédie, la seconde sous la forme d’une farce. Reste à savoir si l’Italie fasciste relevait d’une pure tragédie ou d’une farce d’empire romain. Manifestement, Vincere nous livre une réflexion sur la représentation. Cela en un sens large dans la mesure où cette réflexion intègre à la fois l’histoire comme représentation des évènements et le cinéma comme représentation du réel. On notera les nombreuses références à l’histoire du cinéma qui apparaissent au cours du film à titre de citations. Mais c’est sur la responsabilité des images et plus largement des représentations que Bellocchio porte le regard. Les images et les techniques qui ont permis leur diffusion ont leur part de responsabilité dans la mise en place d’une forme politique comme celle du fascisme.

Revenons-en à Ida Dalser. Outre son statut de double victime, celle du fascisme et celle de Mussolini, elle représente également une figure de résistance. Face à un homme de plus en plus puissant et qui ne reconnait ni elle ni leur enfant, elle ne se tait pas. Avec persévérance elle mène sans cesse ses démarches, même depuis l’asile où Mussolini la fera enfermer en espérant avoir ainsi la paix. Et ce silence, cette impossibilité de répondre à celle qui l’interroge représente un aveu d’impuissance de la part d’un pouvoir fasciste. L’injustifiable, la honte manifeste dans la tentative du Duce pour faire oublier Ida et son fils, est ici le signe de l’immoralité de sa conduite.

Enfin, il faut souligner l’apparition d’un lieu iconique à la fois du cinéma, de la philosophie politique et de l’exercice du pouvoir : l’asile. Durant toute la dernière partie du film et de sa vie, Ida Dalser sera internée en raison de son acharnement à se faire reconnaître comme épouse légitime de l’homme fort du pays. De la part du pouvoir politique, l’enfermement en asile permet à la fois de museler le discours de « l’aliénée » et de le décrédibiliser comme relevant de la folie. Pourtant s’il faut assigner la folie et l’incohérence ce n’est pas vraiment Ida Dalser que le spectateur aurait tendance à qualifier ainsi. En témoigne, le « test » de santé mentale qu’on fait passer à Ida pour légitimer son éventuelle sortie et dont les examinateurs sont d’une absurdité folle. Cet instrument de pouvoir qu’est l’asile dans les mains du pouvoir fasciste se révèle en fait être un microcosme de la société fasciste dans son ensemble. Sous la chape du plomb de la logique disciplinaire à l’œuvre dans l’institution du sanatorium on découvre tout le panel des stratégies d’actions possibles incarnées par les différents personnages. Si Ida oppose plutôt frontale à l’institution, une autre « aliénée » feint la pure folie en dansant sans cesse pour s’enfuir quand elle en a l’occasion. Sa danse a été pour elle à la fois un agréable passe-temps, un masque lui donnant de la tranquillité et l’entrainement physique requis en vue d’une fuite. A la direction de l’asile on trouve la mère supérieure qui sous des apparences douces et charitables répondra à la déchirante supplique d’Ida de retrouver son fils par un refus souriant. C’est la raison qui se trouve travestie par les mots du pouvoir. Enfin notre portrait de ce petit monde fasciste serait incomplet si nous n’abordions pas la figure singulière du psychiatre. Comme l’indique sa première apparition dans le film dans une ambiance d’opéra il incarne la résistance subtile par le mensonge, le détournement patient. C’est lui qui conseille à Ida de feindre l’apaisement, de jouer le rôle de la parfaite ménagère fasciste obéissante afin que ce comportement purement apparent serve ses intérêts. Ce n’est pas la voie qu’Ida choisira et cela la conduira à sa perte.

Compte-rendu - cinéphilo - Film Vincere
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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 12:10

Suite au confinement que nous vivons actuellement du fait du Covid 19, nous vous annonçons bien évidemment le report de la série de cours publics sur le thème Que faire de nos désirs ? prévus les 25 mars et le 8 avril à une date ultérieure.

Nous ajournons également la conférence de Thomas Vidart « Peut-on expliquer l'existence du mal ? » prévue le vendredi 3 avril  
dans le cadre de « L’espace philo » crée en partenariat avec l’IUAD, antenne Vercors à Villard de Lans

Nous vous communiquerons ultérieurement les dates de report.
 

Nous allons en attendant vous proposer des activités et lectures sur le blog de la SAP !

 

En espérant tous et toutes vous revoir en bonne santé.


Prenez soin de vous et de vos proches.

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 11:58

5ème séance du Cycle Ciné-Philo organisé par la Société Alpine de Philosophie (SAP) en partenariat avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'UGA et la Cinémathèque de Grenoble

" Le Pouvoir" 

 

Lundi 09 mars 2020 - Vincere de Marco Bellocchio (2009)

 

Italie, en 1905, Ida Dalser, une jeune femme riche et audacieuse, tombe amoureuse d’un jeune homme impétueux : Benito Mussolini. Le couple vit une passion intense et un fils naît de leur union secrète. Bien qu’elle se soit entièrement sacrifiée pour lui, Mussolini la désavoue lorsqu’il accède au pouvoir. Un film marquant sur la conquête du pouvoir et une interrogation lucide sur les ressorts du fascisme et le fonctionnement de la société italienne.

La séance sera présentée par Guillaume Bourgois, Maître de conférences en études cinématographiques et Thomas Boccon-Gibod Maître de conférences en philosophie.

 

La séance aura lieu au cinéma Juliet Berto à 20h

(entrée: 6,50 euros, 5 euros pour les étudiant.es)

1, Passage du Palais de Justice- 38000 Grenoble

Venez nombreuses et nombreux !                    

Cycle cinéphilo - 5ème séance - Film "Vincere"
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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 12:34

La Société Alpine de Philosophie a le plaisir de vous annoncer en partenariat avec la Bibliothèque-Centre-ville une série de cours publics sur le thème :

 

Que faire de nos désirs ?

 

Dates ci-dessous sur l'affiche

 

1ère séance:   mercredi 19/02- Thomas Vidart sur « la discipline du désir selon les stoïciens » à 18h30 à  la bibliothèque Centre-ville

Thomas Vidart est professeur de philosophie en classes préparatoires littéraires au lycée Champollion et chargé de cours à l'UGA, il est spécialiste de Plotin et de philosophie antique

Nous considérons en général que pour être libre, il faut accomplir ses désirs personnels. Une personne qui se comporterait ainsi risque cependant d'être empêchée de réaliser ses désirs par tout ce qui ne dépend pas d'elle : les stoïciens montrent ainsi que son comportement est en réalité très éloigné de la liberté véritable. Celle-ci consiste à mettre en accord son désir avec l'ordre du monde. Il s'agira dès lors dans le cours public de s'interroger sur une telle conception, qui nous apparaît comme très paradoxale : Épictète et Marc Aurèle soutiennent en effet que celui qui est libre désire ce que le destin lui réserve parce que s'il désire ce que le destin veut, rien ne peut empêcher la réalisation de ses désirs. Ce qui justifie cette attitude de soumission volontaire à l'ordre du monde, c'est  que le destin ne constitue pas un enchaînement aveugle des événements : il est orienté en vue du bien. Tous les événements expriment en effet selon les stoïciens la raison qui gouverne le monde. Dire que l'homme doit vivre en accord avec la nature revient ainsi à affirmer que la partie doit se mettre en harmonie avec le tout : l’homme est en effet un fragment du monde. « La discipline du  désir », selon l'expression que P. Hadot emploie dans La citadelle intérieure, lui permet alors de toujours maintenir le lien qui le rattache au tout. Il faut en effet que l’homme se souvienne que sa nature est une partie de la nature universelle.

 

Cours publics - Que faire de nos désirs ?
Cours publics - Que faire de nos désirs ?
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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 13:22

4ème séance du Cycle Ciné-Philo organisé par la Société Alpine de Philosophie (SAP) en partenariat avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'UGA et la Cinémathèque de Grenoble

" Le Pouvoir"

4ème séance: lundi 27 janvier 2020 - The Queen- film de Stephen Frears (2006)

 

La séance sera présentée par Pierre Jailloux, Maître de conférences en études cinématographiques et Jean-Pierre Carlet, professeur de philosophie.

Ce film nous parlera, à travers la véritable crise que fut pour la monarchie britannique la mort de Lady Diana, des relations de la presse avec le pouvoir et des impératifs nouveaux de la communication politique. Peut-on gouverner sans tenir compte de l'opinion publique ? A l'ère où les communicants ont envahi le discours politique, il est nécessaire de s'interroger sur ce nouveau pouvoir et ses ressorts.

 

La séance aura lieu au cinéma Juliet Berto à 20h

(entrée: 6,50 euros, 5 euros pour les étudiants)

1, Passage du Palais de Justice- 38000 Grenoble

Venez nombreuses et nombreux !                              

Cycle cinéphilo - 4ème séance - Film "The queen"
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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 15:34

Par Léo Marignane, étudiant en philosophie à l'Université Grenoble Alpes

COMPTE-RENDU : La flèche brisée de Delmer Daves. Présentation par Guillaume Bourgeois et Laurent Bachler.

 

Lundi dernier (16/12), le cinéma Juliet Berto en partenariat avec les départements d’Etudes cinématographiques et de Philosophie de l’université Grenoble-Alpes et la Société Alpine de Philosophie projetait un western dans le cadre du cycle Ciné-Philo. Cette fois, peu de cowboys et beaucoup d’indiens, il s’agissait de La flèche brisée.

Le pari était osé : présenter un western lors d’un ciné-philo. Mais en dépit de la réputation du genre, La flèche brisée n’est pas un film manichéen. C’est tout le contraire même, puisque les torts sont généreusement répartis par le film du côté apache comme du coté colon. D’une certaine manière tout est dans le titre, l’enjeu consiste à « briser la flèche ». Briser l’arme iconique des Apaches c’est, pour Cochise, leur chef, faire un pas vers la paix. Mais ce mouvement pacifique n’est pas à l’initiative de l’illustre chef amérindien mais d’un « blanc » inconnu, un chercheur d’or sans pépites et ancien soldat de l’Union, Tom Jeffords, le héros du film. En réalité, La flèche brisée propose une réponse à une question qui nous paraîtra urgente après le visionnage de Ran lors de la séance précédente : Comment faire changer les choses dans un contexte de violence ? Comment renverser la tendance qu’a la violence à s’alimenter elle-même ? En l’occurrence, au moment où se déroule notre film, en 1870, Apaches et colons états-uniens enchaînent les guerres depuis une vingtaine d’années. La haine est féroce entre les deux camps. Dans la mesure où chacun est persuadé que l’autre est un monstre dénué d’humanité, chaque exaction se légitime comme vengeance ou réparation d’une autre. En rentrant chez lui un rancher, Ben Slades trouve sa femme et sa maison brulées. Cochise a vu son propre frère se faire pendre à la suite d’une trahison de la part des forces états-uniennes. S’aventurer en territoire Apache expose les colons au mieux à une flèche mortelle au pire à subir les fameuses tortures apaches. De même, un colon se doit de scalper tout apache qu’il trouverait sur sa route. Ainsi il semble qu’à chaque contact entre les deux camps les relations s’aggravent encore un peu plus et qu’on ajoute à l’horreur générale.

Dans cette logique implacable de représailles, le geste de Tom Jeffords représente une aberration. Croisant un jeune apache blessé lors de sa recherche d’or, il refuse de l’achever et le soigne. C’est l’acte qui fondera sa volonté de construire la paix entre les deux peuples. A partir de là, il refusera la proposition du colonel de l’Union de réintégrer son poste dans l’armée, apprendra la langue et la culture apache et partira à la rencontre de Cochise pour amorcer la paix.

La réponse de La flèche brisée au problème de l’inertie des violences qui entrave la paix est celle de la création ou plutôt de la restauration de liens qui ont été brisés. En effet on pourrait résumer l’histoire comme celle d’un homme ordinaire qui s’improvise diplomate puisque personne ne s’en charge. Mais cette paix à laquelle quelques personnages souhaitent aboutir n’est pas un état dans lequel l’Amérique basculerait toute entière à partir du moment où elle cesse d’être en guerre. Elle se construit, pas à pas, à partir de la bonne volonté d’acteurs politiques plus ou moins importants, mais surtout par la mise en place de « techniques de paix » qu’il s’agit d’inventer. Jeffords commence par exemple par demander à Cochise de laisser passer le courrier états-unien sur son territoire en signe de bonne volonté. De même la paix signée entre les deux camps requière pour entrer en vigueur un armistice d’un mois dont chaque jour est matérialisé par l’ajout d’une pierre dans la capitale apache. Ces techniques de paix, aucun camp n’y aurait pensé seul. Elles sont issues d’une forme de coopération minimale qui sert de fondation à la paix future.

Dans ce contexte aux enjeux diplomatiques forts le film donne une place importante à la parole. La parole est bien sûr une chose qui se donne, qui devrait alors être respectée, l’est parfois mais sert aussi de base aux nombreuses trahisons du film. C’est également la parole qui va servir à convaincre, à persuader parfois, à faire un plaidoyer et même à séduire. Enfin la parole se retrouve plus prosaïquement dans le film. D’une part c’est un western « bavard », on parle beaucoup dans La flèche brisée. D’autre part, les descriptions orales que font les personnages ont un rôle important, ce sont elles notamment qui portent le témoignage des violences les plus crues. Voilà un autre élément de réponse au problème de la violence : la parole.

Autre point, il est remarquable que ce soit les guerriers (le chef apache Cochise, le Général Howard et l’ancien soldat Tom Jeffords) qui désirent d’autant plus la paix qu’ils connaissent bien la guerre. La flèche brisée s’appuie sur des personnages forts, des chefs politiques et militaires d’une part, et sur un inconnu au cœur noble, Tom Jeffords, d’autre part. Ce dernier sera rudement mis à l’épreuve au cœur du film au point qu’il voudra, en représailles, briser la paix qu’il avait lui-même institué. Il faudra que Cochise lui-même intervienne pour l’en empêcher et l’apaiser. En effet, la paix en plus d’être un processus difficile à mettre en place, est un processus fragile dans la mesure où nous cédons aisément à la violence dans les moments les plus rudes.

Outre cela, ces personnages ancrent le récit dans l’Histoire américaine dans la mesure où leur histoire personnelle antérieure au récit du film leur donne l’épaisseur requise pour nous faire sentir la dureté du conflit. Pourtant les relations du film à l’histoire sont complexes.

Certes, La flèche brisée est apparue comme l’un des premiers westerns « révisionnistes », westerns qui s’en prennent à la « légende dorée » de la conquête de l’Ouest. Contrairement à ses prédécesseurs qui donnaient des indiens une image de sauvages sanguinaires, La flèche brisée fait suite à un travail préparatoire de documentation poussé concernant les mœurs apaches. Le film aborde même discrètement la question du colonialisme états-unien envers les indiens. Un personnage voulant justifier la conquête progressive du territoire apache affirmera que les colons apportent tout de même la civilisation. Dans un film où les violences s’enchainent, cette justification ne peut que tomber à l’eau pour le spectateur.

Plutôt que de verser dans la dénonciation de la conquête de l’Ouest, le film tranche en faveur d’une cohabitation possible entre les deux peuples. C’est la paix qui a clairement les faveurs du film plutôt que la résistance armée et nécessairement violente contre l’envahisseur blanc. Cette dernière voie est incarnée dans le film par le personnage (historique) de Geronimo. Si nous nous plaçons maintenant du point de vue amérindien en connaissance de l’Histoire américaine, la raison est-elle du côté de Cochise ou de Geronimo ? La paix préservée par Cochise a mené à la disparition presque totale de la culture apache. Il semble alors que le choix de la résistance armée eut été plus judicieux face au colonialisme mais en réalité il n’aurait fait que continuer un rapport de force de plus en plus en défaveur des indiens. Il semble alors que tragiquement pour les Apaches il n’y eut pas de solution face au dilemme de la guerre et de la colonisation.

Certes La flèche brisée nous présente un épiphénomène aussi bien spatialement puisque partout ailleurs ou presque les amérindiens ont été soumis par la force, que temporellement puisque le traité de paix finira par être bafoué par les colons. Mais ce que le film nous propose au-delà d’un récit historique circonstancié, c’est la présentation d’une possibilité trop peu souvent explorée dans une situation historique pourtant commune, celle d’une paix nécessairement délicate mais qui semble être la seule réponse pertinente au problème de l’inertie de la violence.

 

Compte-rendu - cinéphilo - Film La flèche brisée
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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 11:54
La SAP (dont le bureau a été réélu lors de l'assemblée générale) vous présente ses meilleurs voeux pour 2020  et a le plaisir de vous annoncer la création, en partenariat avec l’IUAD- antenne Vercors d'un nouvel "espace philo" à Villard de Lans !!!  C'est l'occasion de venir découvrir le Vercors et pourquoi pas d'y passer le week-end !!
 
En ce début d'année, nous vous proposons une soirée de lancement de "l'espace philo":
 
 
 
 Soirée Ciné-Philo, animée par Arnaud Sorosina, professeur de philosophie
 
Comment penser les révolutions technologiques ?
 
vendredi 17 janvier à 18h

 

Salle Notre Dame des Neiges,  244,  rue du Lycée polonais

38250 Villard de Lans 

 
 
Il s'agira de réfléchir aux enjeux philosophiques des nouvelles technologies à partir de la projection d’un épisode de la série Black Mirror.
L'épisode de la série sera présenté, puis une discussion avec le public suivra la projection.
 
Comment penser notre rapport souvent addictif aux écrans ?
Black Mirror est à la fois une série emblématique sur les séries et une série sur la notion d'écran, au sens où nos appareils technologiques font écran, s'interposent désormais entre nous et nous-mêmes. Le sujet contemporain fait désormais face à un type d'aliénation tout à fait singulière, dans laquelle il se complait tant et si bien qu'il en vient à calquer les structures symboliques de son rapport au monde réel sur celles, phantasmatiques, des mondes virtuels qui pullulent derrière l'écran.  C'est ce que devrait permettre de révéler la généalogie du rapport à l'écran, depuis la télévision jusqu'au smartphone, avec le soutien des analyses de Günther Anders...
Soirée de lancement de "l'espace philo"
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