Cycle de Cours public: Peut-on éviter les guerres ?
à la bibliothèque Centre-ville, salle de lecture à 18h304ème séance: mercredi 10 mai
Valéry Pratt :Que peut le droit international face à la guerre ? Guerre légale et guerre illégale
S’« il n’existe plus de guerres justes ou injustes, mais simplement des guerres légales ou illégales », comme le soutient Habermas, cela veut dire qu’il n’y a plus que « des guerres qui sont justifiées au regard du droit international ou qui ne le sont pas ». Quelle est donc cette transformation de la notion de guerre juste en celle de guerre légale ? Comment appliquer celle-ci au cas de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ? Que peut le droit face à la guerre d’agression ?
Valéry Pratt est professeur agrégé de philosophie en CPGE au Lycée Berthollet à Annecy. Il réfléchit à une philosophie du droit international et aux conditions d’une citoyenneté mondiale rendant possible une défense des droits de l’homme au niveau mondial. Voir son ouvrage, issu de sa thèse de doctorat, paru aux éditions du Bord de l’eau en 2018 : Nuremberg, les droits de l’homme, le cosmopolitisme.
Deuxième séance de cours dans le cycle "Peut-on éviter les guerres ?"
Mercredi 22 mars à 18h30
bibliothèque Centre-ville, 10, rue de la République- Grenoble
Salle de lecture
Thomas Boccon-Gibod : Souveraineté des Etats et sécurité globale
La sécurité politique du monde est aujourd'hui organisée à partir du concept de souveraineté. Celui-ci, à l'heure des crises globales que nous traversons, se trouve de nouveau très mobilisé, mais pas toujours de manière claire: on parle de souveraineté énergétique, alimentaire, industrielle, voire sanitaire... Une telle multiplication peut conduire à se demander si le mot a encore du sens. De fait, si la notion semble effectivement incontournable dès lors que l'on parle de sécurité collective, la nature des crises contemporaines met en lumière le caractère global des problèmes auxquels font face les États souverains. Comment penser ensemble interdépendance et souveraineté à l'heure des nouvelles menaces sécuritaires ?
Thomas Boccon-Gibod est philosophe et Maître de conférences en philosophie politique, philosophie du droit et des normes. Docteur en philosophie, il est enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes dans le laboratoire IPHIG.
Ses domaines de recherche portent sur la philosophie de l'action, la théorie des institutions, les théories contemporaines de la régulation (droit public, sociologie politique), le républicanisme (histoire et théorie du droit public, histoire des idées politiques), l’œuvre de Michel Foucault, l’épistémologie des sciences humaines et sociales.
Les prochaines séances :
Cycle de Cours public : Peut-on éviter les guerres ?
Bibliothèque Centre-ville, 10, rue de la République
Grenoble
Salle de lecture à 18h30
L’espoir que l’histoire des guerres prendra bientôt fin -ou du moins qu’elle le peut- n’est pas propre à la modernité. La paix perpétuelle est selon Kant une idée nécessaire, qu'il s'agit de mettre en place par des dispositions juridiques, elle doit être au fondement de la constitution civile de chaque État républicain. Il cherche à donner un message d’espérance dans un contexte où la violence est omniprésente. Comment organiser juridiquement la paix entre les Etats et instaurer une organisation supra-nationale qui la garantisse ? Les Stoïciens déjà invitaient chacun à se penser comme citoyen du monde au-delà de leur appartenance à une cité particulière. L’idéal cosmopolite est porté par la volonté de voir se réaliser au-delà des Etats une communauté mondiale, démocratique et pacifiée. Mais force est de constater qu’il ne peut résister à logique de puissance des Etats souverains et que le droit international semble impuissant à empêcher les guerres.
Mercredi 8 mars
1ère séance Evelyne Buissière : Kant et le projet de paix perpétuelle
Évoquer l’idée de paix et plus encore de paix perpétuelle c’est semble-t-il vouloir délibérément passer pour un doux rêveur peu au fait des réalités de ce monde car la paix perpétuelle n’est pas un simple équilibre des forces qui interdit provisoirement la guerre, c’est une cessation définitive de toute guerre. De fait, Kant ouvre son traité "Vers la Paix Perpétuelle" en mentionnant une auberge nommée « La paix perpétuelle » laquelle était située face à un cimetière ! Pourtant, Kant ne renonce pas à cette idée d’une paix perpétuelle car elle est une exigence de notre raison, un impératif moral qui se pose pour tout être humain. Il nous explique en quoi on ne peut renvoyer au rang des utopies irréalisables la paix perpétuelle et il montre quelles sont les conditions de possibilité d’une telle paix, conditions de possibilité auxquelles nous pouvons tous travailler du dedans de l’État auquel nous appartenons. Ce texte écrit en 1795 prend acte des mutations politiques engendrées par la révolution française et fonde son espoir d’une paix perpétuelle sur le caractère républicain du nouvel État révolutionnaire nous conduisant à interroger le rapport entre la constitution intérieure des État, la participation de leurs citoyens à la vie publique et leur politique extérieure.
La Société Alpine de philosophie est heureuse de vous annoncer la reprise de son cycle de cours public
Cycle de Cours public: « Que faire de nos désirs ? »
« Malheur qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux » écrivait Rousseau dans La Nouvelle Héloïse. Le désir est cet élan qui nous fait espérer, cette force qui nous porte à la vie mais il est aussi l’expression d’un manque fondamental que rien ne semble pouvoir combler parce qu’il ne s’épuise pas dans la possession de choses, mais traduit un manque d’être. La sagesse antique visait à nous apprendre à faire un bon usage de nos désirs. Faut-il laisser libre cours à nos désirs ou chercher à les maîtriser ? Le problème est que nous désirons trop ou mal et c’est le mauvais usage que l’homme fait de ses désirs qui fait son malheur. Comment affirmer ses désirs sans se consumer ? A travers un parcours philosophique allant des Stoïciens à Spinoza, Nietzsche et la psychanalyse, nous tâcherons de penser que le rapport à nos désirs est d’abord un rapport éthique à soi.
- jeudi 17 mars à 18h30, Philippe Saltel: « Spinoza, une philosophie du désir » à la bibliothèque Centre-ville - 10 Rue de la République à Grenoble
Philippe Saltel est Professeur à l'UGA, spécialiste de l’histoire de la philosophie morale et de David Hume dont il a traduit et annoté des oeuvres. Ses travaux l’ont amené à traiter des passions humaines, notamment de la haine à laquelle il a consacré deux ouvrages et à publier des études sur les ressorts de la vie morale et la contribution des philosophes à l'anthropologie morale.
Deux autres séances sont prévues:
- jeudi 7/04/ 2022 à 18h30 - Arnaud Sorosina: « Les métamorphoses du désir chez Nietzsche »- Professeur en classes préparatoire au lycée Champollion et chargé de cours à l'UGA. Spécialiste de Nietzsche, il a publié plusieurs ouvrages sur le philosophe, notamment sa compréhension de l'histoire et de l'historicité et des éditions critiques de divers textes de Nietzsche.
- jeudi 5/05/2022 à 18h30 - Thierry Vincent: « L’obscur objet du désir : Freud et la psychanalyse»- Psychiatre et psychanalyste, il a publié un ouvrage de référence sur la psychanalyse et des ouvrages spécialisés sur l’anorexie. Ses travaux portent aussi sur la société contemporaine dont il contribue par son regard à éclairer les enjeux: le rapport entre les sexes, le rapport à l’image, ou encore le phénomène religieux.
La Société Alpine de Philosophie a le plaisir de vous annoncer en partenariat avec la Bibliothèque-Centre-ville une série de cours publics sur le thème :
Que faire de nos désirs ?
Dates ci-dessous sur l'affiche
1ère séance: mercredi 19/02- Thomas Vidart sur « la discipline du désir selon les stoïciens » à 18h30 à la bibliothèque Centre-ville
Thomas Vidart est professeur de philosophie en classes préparatoires littéraires au lycée Champollion et chargé de cours à l'UGA, il est spécialiste de Plotin et de philosophie antique
Nous considérons en général que pour être libre, il faut accomplir ses désirs personnels. Une personne qui se comporterait ainsi risque cependant d'être empêchée de réaliser ses désirs par tout ce qui ne dépend pas d'elle : les stoïciens montrent ainsi que son comportement est en réalité très éloigné de la liberté véritable. Celle-ci consiste à mettre en accord son désir avec l'ordre du monde. Il s'agira dès lors dans le cours public de s'interroger sur une telle conception, qui nous apparaît comme très paradoxale : Épictète et Marc Aurèle soutiennent en effet que celui qui est libre désire ce que le destin lui réserve parce que s'il désire ce que le destin veut, rien ne peut empêcher la réalisation de ses désirs. Ce qui justifie cette attitude de soumission volontaire à l'ordre du monde, c'est que le destin ne constitue pas un enchaînement aveugle des événements : il est orienté en vue du bien. Tous les événements expriment en effet selon les stoïciens la raison qui gouverne le monde. Dire que l'homme doit vivre en accord avec la nature revient ainsi à affirmer que la partie doit se mettre en harmonie avec le tout : l’homme est en effet un fragment du monde. « La discipline du désir », selon l'expression que P. Hadot emploie dans La citadelle intérieure, lui permet alors de toujours maintenir le lien qui le rattache au tout. Il faut en effet que l’homme se souvienne que sa nature est une partie de la nature universelle.
La SAP organise un prochain cycle de cours sur la pensée sceptique dont vous trouverez les dates et toutes les informations ci-dessous.
Ce cycle de cours est organisé en partenariat avec la librairie Arthaud et l'Université Grenoble Alpes.
Le premier cours est proposé par Karine Laborie sur " Pyrrhon et le scepticisme antique ".