Cours publics - Que faire de nos désirs ?
La Société Alpine de Philosophie a le plaisir de vous annoncer en partenariat avec la Bibliothèque-Centre-ville une série de cours publics sur le thème :
Que faire de nos désirs ?
Dates ci-dessous sur l'affiche
1ère séance: mercredi 19/02- Thomas Vidart sur « la discipline du désir selon les stoïciens » à 18h30 à la bibliothèque Centre-ville
Thomas Vidart est professeur de philosophie en classes préparatoires littéraires au lycée Champollion et chargé de cours à l'UGA, il est spécialiste de Plotin et de philosophie antique
Nous considérons en général que pour être libre, il faut accomplir ses désirs personnels. Une personne qui se comporterait ainsi risque cependant d'être empêchée de réaliser ses désirs par tout ce qui ne dépend pas d'elle : les stoïciens montrent ainsi que son comportement est en réalité très éloigné de la liberté véritable. Celle-ci consiste à mettre en accord son désir avec l'ordre du monde. Il s'agira dès lors dans le cours public de s'interroger sur une telle conception, qui nous apparaît comme très paradoxale : Épictète et Marc Aurèle soutiennent en effet que celui qui est libre désire ce que le destin lui réserve parce que s'il désire ce que le destin veut, rien ne peut empêcher la réalisation de ses désirs. Ce qui justifie cette attitude de soumission volontaire à l'ordre du monde, c'est que le destin ne constitue pas un enchaînement aveugle des événements : il est orienté en vue du bien. Tous les événements expriment en effet selon les stoïciens la raison qui gouverne le monde. Dire que l'homme doit vivre en accord avec la nature revient ainsi à affirmer que la partie doit se mettre en harmonie avec le tout : l’homme est en effet un fragment du monde. « La discipline du désir », selon l'expression que P. Hadot emploie dans La citadelle intérieure, lui permet alors de toujours maintenir le lien qui le rattache au tout. Il faut en effet que l’homme se souvienne que sa nature est une partie de la nature universelle.