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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 10:29
Annonce de la 4ème séance de notre cycle Cinéma et philosophie au Méliès en partenariat avec la SAP et l'UGA consacré cette année au thème de la violence. Le lycée Champollion, les étudiants et professeurs de la prépa ECG participent à l'évènement !
 
4ème séance : lundi 29/01 - La zone d'intérêt de Jonathan Glazer (2023) à 20h au cinéma Le Méliès
 

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp...Une plongée sidérante dans la banalité du mal. Le film qui a reçu le Grand prix du jury à Cannes est proposé en avant-première.

La  projection sera suivie d’une analyse du film et d'une discussion avec le public.  La séance sera animée par Guillaume Bourgeois, maître de conférences en études cinématographiques, Jean-François Forge, professeur et historien et Anne Eyssidieux, professeure de philosophie en classes préparatoires.
 

(Tarifs habituels : 9 euros- étudiants : 7 euros ou carte d'abonnement : 35 euros pour 6 places ou pass culture)

Cycle Cinéma et philosophie - 4ème séance - La zone d'intérêt de Jonathan Glazer (2023)
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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 11:44

Ci-dessous l'annonce de la 3ème séance de notre cycle Cinéma et philosophie au Méliès en partenariat avec la SAP et l'UGA consacré cette année au thème de la violence. Le lycée Champollion, les étudiants et professeurs de la prépa ECG participent à l'évènement !

 

3ème séance : lundi 11 décembre 2023 - Eau argentée de Ossama Mohammed (2014) à 20h au cinéma Le Méliès

 
Interdit aux moins de 16 ans
En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d'autres tuent et filment, à Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie. De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste kurde de Homs m'a "Tchaté": "Si ta caméra était ici à Homs que filmerais-tu ?"  Le film est l'histoire de ce partage.

La  projection sera suivie d’une analyse du film qui permettra d'approfondir un aspect de la violence et d'une discussion avec le public.  La séance sera animée par Thomas Boccon-Gibod, maître de conférences à l'UGA et Martial Pisani, chercheur en études cinématographiques.

 

(Tarifs habituels : 9 euros - étudiant.e : 7 euros ou carte d'abonnement : 35 euros pour  6 places ou pass culture)

Cycle "Cinéma et Philosophie" - 3ème séance - Eau argentée de Ossama Mohammed (2014)
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15 novembre 2023 3 15 /11 /novembre /2023 09:34

Le Méliès propose un cycle "Cinéma et Philosophie" en partenariat avec la SAP et l'UGA consacré cette année au thème de la violence. Le lycée Champollion, les étudiants et professeurs de la prépa ECG participent à l'évènement !

 

Les séances ont lieu le lundi soir à 20h, une fois par mois d’octobre à mars. Les projections seront suivies d’une analyse du film qui permettra d'approfondir un aspect de la violence et d'une discussion avec le public !

 

2ème séance : lundi 20/11 - "Tu ne tueras point" de Krzysztof Kieslowski (1988) à 20h au cinéma Le Méliès

 

Yatzek, 20 ans, déambule, arrogant et maussade, dans les rues sombres de Varsovie. Ailleurs, un chauffeur de taxi nettoie méticuleusement son véhicule, tandis que dans le centre-ville un brillant élève juriste apprend sa réussite à l'examen du barreau. Ces trois destins vont se croiser dans des circonstances dramatiques...Une méditation morale sur l'interdit du meurtre et une réflexion critique sur la violence de la justice pénale.

 

La séance sera animée par Isabelle Bucchioni, professeure de lettres en CPGE au lycée Champollion et Pascal Pradal, maître de conférences à l'UGA en études cinématographiques.

 

(Tarifs habituels : 9 euros - étudiants : 7 euros ou carte d'abonnement : 35 euros pour  6 places ou pass culture)

 

 

 

 Cycle "Cinéma et Philosophie" - 2ème séance - Tu ne tueras point de Krzysztof Kieslowski (1988)
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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 15:55

Pour fêter sa rentrée, la SAP vous propose d'aller au cinéma ! Le Méliès propose un cycle "Cinéma et Philosophie" en partenariat avec la SAP et l'UGA consacré cette année au thème de la violence. Le lycée Champollion, les étudiants et professeurs de la prépa ECG participent à l'évènement !

Les séances ont lieu le lundi soir à 20h, une fois par mois d’octobre à mars. Les projections seront suivies d’une analyse du film qui permettra d'approfondir un aspect de la violence et d'une discussion avec le public !

 

1ère séance :  lundi  16/10 - Full Metal Jacket de Stanley Kubrick (1987)

 

 

Pendant la guerre du Vietnam, la préparation et l'entraînement d'un groupe de jeunes marines, jusqu'au terrible baptême du feu et la sanglante offensive du Tët à Huë, en 1968. Une plongée dans la violence de la guerre et une critique acerbe de tous les stéréotypes de l'héroïsme guerrier.

La séance sera animée par Quentin Billet-Garin (du Méliè) et Isabelle Bucchioni, professeure en CPGE au lycée Champollion

(Tarifs habituels: 9 euros- étudiants: 7 euros ou carte d'abonnement: 35 euros pour  6 places ou pass culture) 

Cycle "cinéma et philosophie" sur la violence
Cycle "cinéma et philosophie" sur la violence
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4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 17:41

Cycle Ciné-Philo 2020-2021

 

Présentation

Accueilli depuis l’an dernier par la Cinémathèque, le programme Cinéphilo est organisé par les départements de philosophie et d’études cinématographiques de l’Université Grenoble Alpes, ainsi que par la Société Alpine de Philosophie, qui depuis des décennies à présent diffuse la philosophie dans la société civile grenobloise (notamment via les Rencontres philosophiques d’Uriage). En d’autres termes, des spécialistes de cinéma et de philosophie unissent leurs efforts pour créer un événement qui tardait à se constituer à Grenoble : un cycle de philosophie au cinéma. Car la chose n’est plus à démontrer : le cinéma est aussi un endroit où on pense, même si cette pensée prend d’autres voies que celle du discours argumenté… ce qui donne d’autant plus à penser !

Le programme des séances se décline à partir d’une notion philosophique, chaque film donnant lieu à une brève présentation croisée des spécialistes de chaque discipline et à une discussion avec la salle à la fin de la séance. 

Après nous être penchés l’an dernier sur le Pouvoir, c’est cette année la Folie qui nous servira de fil rouge – sans qu’il faille inférer d’autre relation que chronologique entre ces deux thématiques bien évidemment. La programmation mettra en lumière l’ambivalence troublante de cette expérience des confins, susceptible de la faire basculer dans la violence destructrice ou dans la voie créatrice de l’art. 

Au premier semestre, la programmation explore le versant le plus sombre de la folie. Le premier, Fight club, de David Fincher (1999), s’installe de plain-pied dans le délire schizophrénique, et se fait ainsi le révélateur d’une violence sous-jacente aux relations sociales. Le troisième, Shock corridor, de Samuel Fuller (1963), se concentre sur la question de l’enfermement depuis l’expérience volontaire d’un enquêteur. Entre les deux, le documentaire de Nicolas Philibert, La moindre des choses (1996), ouvrira néanmoins la promesse d’un vécu apaisé de la maladie mentale via la thérapeutique originale de la célèbre clinique de La Borde.

 

Programme

- 1ère séance: le 12/10 - Fight club de David Fincher (1999)

- 2ème séance: le 9/11- La moindre des choses, documentaire de Philibert - Séance reportée à une date ultérieure du fait du couvre-feu.

- 3ème séance: le 07/12 - Shock corridor de Samuel Fuller (1963)

- 4ème séance (date à déterminer)- Van Gogh de Maurice Pialat (1991)

- 5ème séance (date à déterminer)- Un ange à ma table de Jane Campion (1990)

Cycle Ciné-philo - La folie
Cycle Ciné-philo - La folie
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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 12:47

Par Léo Marignane, étudiant en philosophie à l'Université Grenoble Alpes

 

La séance a été présentée par Guillaume Bourgois, Maître de conférences en études cinématographiques et Thomas Boccon-Gibod Maître de conférences en philosophie.

 

Lundi 9 mars au soir, soit un peu plus d’une semaine avant que toute manifestation culturelle soit rendue impossible en raison des mesures contre la propagation du virus Covid-19, nous assistions à la dernière séance du premier cycle de ciné-philo de Grenoble consacré au pouvoir. Et quelle clôture pour ce thème ! On projetait Vincere de Marco Bellocchio, une fresque historique et biographique sur l’Italie fasciste et son leader Benito Mussolini. Il était donc question du pouvoir dans ce qu’il peut avoir de plus total et monstrueux, de l’apparition et de l’amplification d’un phénomène politique extrême. Par son thème, Vincere devait nous mettre en face à face avec les pires années de l’Italie et un personnage aussi détestable que le Duce. Et aussi surprenant que cela puisse paraître le pari fut relevé, mais d’une manière absolument inattendue. A aucun moment nous n’avons vu un documentaire sur l’Italie fasciste pourtant nous ne l’avons pas quittée des yeux. A aucun moment non plus nous n’avons regardé un « biopic » sur Mussolini pourtant il est d’une certaine manière le personnage central du film. Comment Bellocchio a-t-il réalisé ce tour de force ? C’est que, selon une recette qu’il maîtrise à la perfection, le réalisateur déniche ses entrées dans les coulisses de la grande Histoire depuis lesquelles il nous offre ainsi un point de vue unique sur cette dernière. Alors, le dispositif classique selon lequel on observe les grands évènements, ceux des grands personnages, qui ont lieu aux grandes dates, se brise et laisse voir toutes les zones d’ombre que la perspective historique commune dissimulait. Le cas d’Ida Dalser qui fut la maîtresse du Duce et dont il est spécifiquement question dans ce film représente alors un angle d’attaque parfait pour la méthode Bellocchio. En effet Ida Dalser est une « coulisse » du dictateur. Ce qui est manifeste d’une part dans le fait qu’il a tout fait pour étouffer l’existence de sa maîtresse et celle de son fils illégitime. Ses manœuvres ont si bien fonctionnées que ce n’est qu’au milieu des années 2000 que l’opinion publique italienne se passionne pour l’affaire, soit près de 70 ans après la mort d’Ida. L’effet coulisse est également manifeste au regard de ce que nous apprend la vie d’Ida Dalser de la montée du fascisme en Italie et de son acteur principal : Benito Mussolini. C’est justement le sujet de notre film.

Qu’apprenons-nous donc d’inédit de la grande Histoire à partir de la petite ? D’abord que les acteurs de cette grande Histoire, les grands hommes, sont (aussi) des êtres ordinaires qui tissent des relations humaines comme nous tous et sont au moins autant susceptibles d’actes honteux. Par le portrait d’Ida Dalser seulement on découvre un Mussolini successivement charmeur mais distant, vénéré mais faux, soudain doux puis traitre, enfin fuyant et silencieux au moment même où il est politiquement le plus fort et où il vocifère dans ses discours. Ce portrait intime du Duce explique la fulgurance de son succès politique. C’est un homme dont les qualités préfigurent la forme que prendra sa carrière politique. C’est une bête de scène qui exerce sur tous (intellectuels, femmes, foules, bonnes sœurs …) une fascination, une séduction. Il sait jouer avec une dextérité terrible sur les passions chaque fois différentes de son auditoire selon son objectif. Aussi de la personnalité du Duce on peut tirer une conclusion générale : dans ce que le fascisme a de monstrueux il y a au sens minimal la monstration à l’excès.  Dans le cadre politique fasciste tout passe par la mise en scène, si bien qu’on a pu parler à son propos d’une maladie des images. Cette mise en scène de la politique fasciste prend alors des aspects burlesques que dans le film son fils illégitime n’hésitera pas à singer. Cette suggestion discrète du film selon laquelle le fascisme pourrait être une farce fait en réalité écho a une prédiction de Marx selon laquelle l’histoire se répète toujours deux fois. La première fois sous la forme d’une tragédie, la seconde sous la forme d’une farce. Reste à savoir si l’Italie fasciste relevait d’une pure tragédie ou d’une farce d’empire romain. Manifestement, Vincere nous livre une réflexion sur la représentation. Cela en un sens large dans la mesure où cette réflexion intègre à la fois l’histoire comme représentation des évènements et le cinéma comme représentation du réel. On notera les nombreuses références à l’histoire du cinéma qui apparaissent au cours du film à titre de citations. Mais c’est sur la responsabilité des images et plus largement des représentations que Bellocchio porte le regard. Les images et les techniques qui ont permis leur diffusion ont leur part de responsabilité dans la mise en place d’une forme politique comme celle du fascisme.

Revenons-en à Ida Dalser. Outre son statut de double victime, celle du fascisme et celle de Mussolini, elle représente également une figure de résistance. Face à un homme de plus en plus puissant et qui ne reconnait ni elle ni leur enfant, elle ne se tait pas. Avec persévérance elle mène sans cesse ses démarches, même depuis l’asile où Mussolini la fera enfermer en espérant avoir ainsi la paix. Et ce silence, cette impossibilité de répondre à celle qui l’interroge représente un aveu d’impuissance de la part d’un pouvoir fasciste. L’injustifiable, la honte manifeste dans la tentative du Duce pour faire oublier Ida et son fils, est ici le signe de l’immoralité de sa conduite.

Enfin, il faut souligner l’apparition d’un lieu iconique à la fois du cinéma, de la philosophie politique et de l’exercice du pouvoir : l’asile. Durant toute la dernière partie du film et de sa vie, Ida Dalser sera internée en raison de son acharnement à se faire reconnaître comme épouse légitime de l’homme fort du pays. De la part du pouvoir politique, l’enfermement en asile permet à la fois de museler le discours de « l’aliénée » et de le décrédibiliser comme relevant de la folie. Pourtant s’il faut assigner la folie et l’incohérence ce n’est pas vraiment Ida Dalser que le spectateur aurait tendance à qualifier ainsi. En témoigne, le « test » de santé mentale qu’on fait passer à Ida pour légitimer son éventuelle sortie et dont les examinateurs sont d’une absurdité folle. Cet instrument de pouvoir qu’est l’asile dans les mains du pouvoir fasciste se révèle en fait être un microcosme de la société fasciste dans son ensemble. Sous la chape du plomb de la logique disciplinaire à l’œuvre dans l’institution du sanatorium on découvre tout le panel des stratégies d’actions possibles incarnées par les différents personnages. Si Ida oppose plutôt frontale à l’institution, une autre « aliénée » feint la pure folie en dansant sans cesse pour s’enfuir quand elle en a l’occasion. Sa danse a été pour elle à la fois un agréable passe-temps, un masque lui donnant de la tranquillité et l’entrainement physique requis en vue d’une fuite. A la direction de l’asile on trouve la mère supérieure qui sous des apparences douces et charitables répondra à la déchirante supplique d’Ida de retrouver son fils par un refus souriant. C’est la raison qui se trouve travestie par les mots du pouvoir. Enfin notre portrait de ce petit monde fasciste serait incomplet si nous n’abordions pas la figure singulière du psychiatre. Comme l’indique sa première apparition dans le film dans une ambiance d’opéra il incarne la résistance subtile par le mensonge, le détournement patient. C’est lui qui conseille à Ida de feindre l’apaisement, de jouer le rôle de la parfaite ménagère fasciste obéissante afin que ce comportement purement apparent serve ses intérêts. Ce n’est pas la voie qu’Ida choisira et cela la conduira à sa perte.

Compte-rendu - cinéphilo - Film Vincere
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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 11:58

5ème séance du Cycle Ciné-Philo organisé par la Société Alpine de Philosophie (SAP) en partenariat avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'UGA et la Cinémathèque de Grenoble

" Le Pouvoir" 

 

Lundi 09 mars 2020 - Vincere de Marco Bellocchio (2009)

 

Italie, en 1905, Ida Dalser, une jeune femme riche et audacieuse, tombe amoureuse d’un jeune homme impétueux : Benito Mussolini. Le couple vit une passion intense et un fils naît de leur union secrète. Bien qu’elle se soit entièrement sacrifiée pour lui, Mussolini la désavoue lorsqu’il accède au pouvoir. Un film marquant sur la conquête du pouvoir et une interrogation lucide sur les ressorts du fascisme et le fonctionnement de la société italienne.

La séance sera présentée par Guillaume Bourgois, Maître de conférences en études cinématographiques et Thomas Boccon-Gibod Maître de conférences en philosophie.

 

La séance aura lieu au cinéma Juliet Berto à 20h

(entrée: 6,50 euros, 5 euros pour les étudiant.es)

1, Passage du Palais de Justice- 38000 Grenoble

Venez nombreuses et nombreux !                    

Cycle cinéphilo - 5ème séance - Film "Vincere"
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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 13:22

4ème séance du Cycle Ciné-Philo organisé par la Société Alpine de Philosophie (SAP) en partenariat avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'UGA et la Cinémathèque de Grenoble

" Le Pouvoir"

4ème séance: lundi 27 janvier 2020 - The Queen- film de Stephen Frears (2006)

 

La séance sera présentée par Pierre Jailloux, Maître de conférences en études cinématographiques et Jean-Pierre Carlet, professeur de philosophie.

Ce film nous parlera, à travers la véritable crise que fut pour la monarchie britannique la mort de Lady Diana, des relations de la presse avec le pouvoir et des impératifs nouveaux de la communication politique. Peut-on gouverner sans tenir compte de l'opinion publique ? A l'ère où les communicants ont envahi le discours politique, il est nécessaire de s'interroger sur ce nouveau pouvoir et ses ressorts.

 

La séance aura lieu au cinéma Juliet Berto à 20h

(entrée: 6,50 euros, 5 euros pour les étudiants)

1, Passage du Palais de Justice- 38000 Grenoble

Venez nombreuses et nombreux !                              

Cycle cinéphilo - 4ème séance - Film "The queen"
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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 15:34

Par Léo Marignane, étudiant en philosophie à l'Université Grenoble Alpes

COMPTE-RENDU : La flèche brisée de Delmer Daves. Présentation par Guillaume Bourgeois et Laurent Bachler.

 

Lundi dernier (16/12), le cinéma Juliet Berto en partenariat avec les départements d’Etudes cinématographiques et de Philosophie de l’université Grenoble-Alpes et la Société Alpine de Philosophie projetait un western dans le cadre du cycle Ciné-Philo. Cette fois, peu de cowboys et beaucoup d’indiens, il s’agissait de La flèche brisée.

Le pari était osé : présenter un western lors d’un ciné-philo. Mais en dépit de la réputation du genre, La flèche brisée n’est pas un film manichéen. C’est tout le contraire même, puisque les torts sont généreusement répartis par le film du côté apache comme du coté colon. D’une certaine manière tout est dans le titre, l’enjeu consiste à « briser la flèche ». Briser l’arme iconique des Apaches c’est, pour Cochise, leur chef, faire un pas vers la paix. Mais ce mouvement pacifique n’est pas à l’initiative de l’illustre chef amérindien mais d’un « blanc » inconnu, un chercheur d’or sans pépites et ancien soldat de l’Union, Tom Jeffords, le héros du film. En réalité, La flèche brisée propose une réponse à une question qui nous paraîtra urgente après le visionnage de Ran lors de la séance précédente : Comment faire changer les choses dans un contexte de violence ? Comment renverser la tendance qu’a la violence à s’alimenter elle-même ? En l’occurrence, au moment où se déroule notre film, en 1870, Apaches et colons états-uniens enchaînent les guerres depuis une vingtaine d’années. La haine est féroce entre les deux camps. Dans la mesure où chacun est persuadé que l’autre est un monstre dénué d’humanité, chaque exaction se légitime comme vengeance ou réparation d’une autre. En rentrant chez lui un rancher, Ben Slades trouve sa femme et sa maison brulées. Cochise a vu son propre frère se faire pendre à la suite d’une trahison de la part des forces états-uniennes. S’aventurer en territoire Apache expose les colons au mieux à une flèche mortelle au pire à subir les fameuses tortures apaches. De même, un colon se doit de scalper tout apache qu’il trouverait sur sa route. Ainsi il semble qu’à chaque contact entre les deux camps les relations s’aggravent encore un peu plus et qu’on ajoute à l’horreur générale.

Dans cette logique implacable de représailles, le geste de Tom Jeffords représente une aberration. Croisant un jeune apache blessé lors de sa recherche d’or, il refuse de l’achever et le soigne. C’est l’acte qui fondera sa volonté de construire la paix entre les deux peuples. A partir de là, il refusera la proposition du colonel de l’Union de réintégrer son poste dans l’armée, apprendra la langue et la culture apache et partira à la rencontre de Cochise pour amorcer la paix.

La réponse de La flèche brisée au problème de l’inertie des violences qui entrave la paix est celle de la création ou plutôt de la restauration de liens qui ont été brisés. En effet on pourrait résumer l’histoire comme celle d’un homme ordinaire qui s’improvise diplomate puisque personne ne s’en charge. Mais cette paix à laquelle quelques personnages souhaitent aboutir n’est pas un état dans lequel l’Amérique basculerait toute entière à partir du moment où elle cesse d’être en guerre. Elle se construit, pas à pas, à partir de la bonne volonté d’acteurs politiques plus ou moins importants, mais surtout par la mise en place de « techniques de paix » qu’il s’agit d’inventer. Jeffords commence par exemple par demander à Cochise de laisser passer le courrier états-unien sur son territoire en signe de bonne volonté. De même la paix signée entre les deux camps requière pour entrer en vigueur un armistice d’un mois dont chaque jour est matérialisé par l’ajout d’une pierre dans la capitale apache. Ces techniques de paix, aucun camp n’y aurait pensé seul. Elles sont issues d’une forme de coopération minimale qui sert de fondation à la paix future.

Dans ce contexte aux enjeux diplomatiques forts le film donne une place importante à la parole. La parole est bien sûr une chose qui se donne, qui devrait alors être respectée, l’est parfois mais sert aussi de base aux nombreuses trahisons du film. C’est également la parole qui va servir à convaincre, à persuader parfois, à faire un plaidoyer et même à séduire. Enfin la parole se retrouve plus prosaïquement dans le film. D’une part c’est un western « bavard », on parle beaucoup dans La flèche brisée. D’autre part, les descriptions orales que font les personnages ont un rôle important, ce sont elles notamment qui portent le témoignage des violences les plus crues. Voilà un autre élément de réponse au problème de la violence : la parole.

Autre point, il est remarquable que ce soit les guerriers (le chef apache Cochise, le Général Howard et l’ancien soldat Tom Jeffords) qui désirent d’autant plus la paix qu’ils connaissent bien la guerre. La flèche brisée s’appuie sur des personnages forts, des chefs politiques et militaires d’une part, et sur un inconnu au cœur noble, Tom Jeffords, d’autre part. Ce dernier sera rudement mis à l’épreuve au cœur du film au point qu’il voudra, en représailles, briser la paix qu’il avait lui-même institué. Il faudra que Cochise lui-même intervienne pour l’en empêcher et l’apaiser. En effet, la paix en plus d’être un processus difficile à mettre en place, est un processus fragile dans la mesure où nous cédons aisément à la violence dans les moments les plus rudes.

Outre cela, ces personnages ancrent le récit dans l’Histoire américaine dans la mesure où leur histoire personnelle antérieure au récit du film leur donne l’épaisseur requise pour nous faire sentir la dureté du conflit. Pourtant les relations du film à l’histoire sont complexes.

Certes, La flèche brisée est apparue comme l’un des premiers westerns « révisionnistes », westerns qui s’en prennent à la « légende dorée » de la conquête de l’Ouest. Contrairement à ses prédécesseurs qui donnaient des indiens une image de sauvages sanguinaires, La flèche brisée fait suite à un travail préparatoire de documentation poussé concernant les mœurs apaches. Le film aborde même discrètement la question du colonialisme états-unien envers les indiens. Un personnage voulant justifier la conquête progressive du territoire apache affirmera que les colons apportent tout de même la civilisation. Dans un film où les violences s’enchainent, cette justification ne peut que tomber à l’eau pour le spectateur.

Plutôt que de verser dans la dénonciation de la conquête de l’Ouest, le film tranche en faveur d’une cohabitation possible entre les deux peuples. C’est la paix qui a clairement les faveurs du film plutôt que la résistance armée et nécessairement violente contre l’envahisseur blanc. Cette dernière voie est incarnée dans le film par le personnage (historique) de Geronimo. Si nous nous plaçons maintenant du point de vue amérindien en connaissance de l’Histoire américaine, la raison est-elle du côté de Cochise ou de Geronimo ? La paix préservée par Cochise a mené à la disparition presque totale de la culture apache. Il semble alors que le choix de la résistance armée eut été plus judicieux face au colonialisme mais en réalité il n’aurait fait que continuer un rapport de force de plus en plus en défaveur des indiens. Il semble alors que tragiquement pour les Apaches il n’y eut pas de solution face au dilemme de la guerre et de la colonisation.

Certes La flèche brisée nous présente un épiphénomène aussi bien spatialement puisque partout ailleurs ou presque les amérindiens ont été soumis par la force, que temporellement puisque le traité de paix finira par être bafoué par les colons. Mais ce que le film nous propose au-delà d’un récit historique circonstancié, c’est la présentation d’une possibilité trop peu souvent explorée dans une situation historique pourtant commune, celle d’une paix nécessairement délicate mais qui semble être la seule réponse pertinente au problème de l’inertie de la violence.

 

Compte-rendu - cinéphilo - Film La flèche brisée
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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 09:25

3ème séance du cycle Cinéphilo sur « le pouvoir » organisé par la Société Alpine de Philosophie (SAP) en partenariat avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'UGA et la Cinémathèque de Grenoble

 

La flèche brisée, un film de Delmer Daves (1950)

 

La séance sera présentée par Guillaume Bourgois, Maître de conférences en études cinématographiques et Laurent Bachler, professeur de philosophie au lycée Vaugelas.

  Ce western mythique et engagé pour la cause indienne et la tolérance traite de la violence du pouvoir sous l'angle de la possibilité de la paix.     Comment surmonter un conflit et le désir de vengeance pour parvenir à faire véritablement la paix ?  
 

 

lundi 16 décembre 2019

La séance aura lieu au cinéma Juliet Berto à 20h

(entrée: 6,50 euros, 5 euros pour les étudiants)

1, Passage du Palais de Justice- 38000 Grenoble

 

 Venez nombreuses et nombreux !                               

Cycle cinéphilo - 3ème séance - Film "La flèche brisée"
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